
L’ange au sourire de la cathédrale de Reims est sans doute l’une des plus émouvantes statues du monde médiéval. Mais pourquoi celui ci ? Il n’est pas le seul à sourire dans cette cohorte de 2303 figures sculptées que comptent les façades de la cathédrale Saint Remi. Cet ange dont le sourire illumine le côté gauche du portail nord est pourtant unique. Il est si intimement lié à l’histoire dramatique de cette cathédrale qu’il en est le symbole.
Cette statue de l’ange au sourire vit le jour entre 1236 et 1245. Elle sortit des mains d’un habile sculpteur d’un atelier champenois qui sans doute fatigué des visages hiératiques voulut apporter deux siècles avant la Renaissance, une touche d’originalité voire d’humanité à ses anges aux ailes déployées. Voyez ce visage incliné au sourire lumineux, ce léger déhanché, le drapé si souple de la tunique. Un chef d’œuvre ! Alors parmi les quelque 2 303 sculptures recensées à Reims dont beaucoup de visages souriants, pourquoi spécialement celui-ci?
Ce témoin de 32 sacres de rois a vu sainte Jeanne d’Arc ouvrir le chemin à Charles VII pour son prodigieux et miraculeux sacre. Il a été témoin aussi des guerres mondiales; et c’est la première guerre qui lui a donné sa spécificité. Un incendie en 1918 a causé la décapitation de la statue, qui lors de sa restauration est devenue une icône mondialement connue. Cet ange témoin des âges et des siècles a connu les drames et joies de nos sociétés depuis le XIIIè siècle.
Qu’avec les saints et les anges nous puissions acclamer Dieu, l’honorer, et le louer!

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